petites Fricassées d'oeuvres à domicile : 7e !

Rappel :
Sur le principe de ses "petites Veillées vidéo à la maison" limousines, art nOmad propose ses "petites Fricassées d'oeuvres à domicile" essonniennes, depuis novembre 2015 et jusqu'en juin 2016, à raison d'un samedi par mois. Il s'agit d'une intervention chez l'habitant, à l'initiative du Domaine départemental de Chamarande (conseil départemental de l'Essonne) durant laquelle de courageux hôtes et leurs invités pourront découvrir le temps d'un après-midi, dans leur salon, deux oeuvres issues de la collection du Fdac Essonne - une vidéo + une oeuvre "tangible"(sculpture, installation...) - puis en débattre... Et, si le coeur leur en dit, il se pourrait même qu'ils soient incités à commettre joyeusement de l'art !


La 7e petite Fricassée aura lieu samedi 14 mai 2016, à Corbeil-Essonnes, dès 15h.

Au menu du jour :

Charlotte Charbonnel, Magma, 2011.
Sculptures mouvantes. Chêne, métal, matériaux divers.
Dimensions : 75 x 75 x 14 cm


Charlotte Charbonnel
est née en 1980 à Paris, vit et travaille à Paris.
Elle trouve dans l'exploration de différents domaines de la science (comme la météorologie, l'acoustique, la sismologie) les moyens de renouveler une perception du monde. Les découvertes scientifiques la captivent, nourissent ses réflexions et l'aident à comprendre ce monde et les objets qui l'entourent, à l'écoute de l'énergie, des ondes, des vibrations... Dans ses oeuvres, Charlotte Charbonnel joue ainsi avec la glace, le vent, l'eau et les nuages. Chacune de ses installations semble être l'une des multiples pièces d'un immense laboratoire futuriste dans lequel il serait possible de voir le son, écouter la matière, vivre et observer les phénomènes naturels et physiques. Les instruments de ses expérimentations possèdent une force plastique aussi mystérieuse que les histoires qu'ils véhiculent.
La place du spectateur est également importante, puisqu'il peut être amené à activer les propositions de l'artiste : "J'essaye dans mon travail de faire qu'à un moment le public puisse participer et que l'oeuvre que je lui propose, fasse partie intégrante de son regard, lui donne envie d'y prendre part et qu'il ne soit plus seulement dans un rapport passif. Il y a une invitation à ce qu'il saisisse la pièce, qu'il essaye d'avoir un échange avec."

À propos de l'oeuvre Magma

« Le paysage est instable et mouvant[…]. La Terre vibre sous nos pieds, son activité est cachée, contenue et, à tout moment, peut exploser […]. J’ai cherché ce rapport physique au sol mouvant. Magma est une sculpture mécanique qui se compose d’un plateau et de deux cadres articulés et fixés sur des axes. Ces deux degrés de liberté permettent une mobilité de gauche à droite et d’avant en arrière. Ces trois Magma font partie d’un ensemble de cinq qui symbolisent les cinq continents : comme une entrée possible vers chaque terre. Le dessous de cette écorce, l’envers et l’endroit de la surface ont motivé les recherches de cette sculpture [qui] devient le véhicule de ce qui est caché […]. Je voulais mettre en évidence le rapport du corps face à une sculpture, sa position dans un espace, son adaptation à un environnement en mouvement et qui peut basculer. Le paysage, cette immensité que l’on ne peut embrasser, est ici matérialisé par une forme primitive, simple, géométrique et universelle : un carré. Ces trois carrés sont d’apparence identique, mêmes matériaux, mêmes dimensions, mais leur singularité se trouve à l’intérieur. Le visiteur fait l’expérience physique de cette sculpture “praticable”, afin d’en ressentir sa mobilité, ses perturbations et d’essayer de trouver l’équilibre. »
Source : site de l'artiste :
http://charlotte-charbonnel.com/magma-i-ii-iii-iv-et-v-2011 (consulté le 3/05/2016)


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Muriel Toulemonde :
Fabeltier, 2000, vidéo couleurs muette sur DVD, 30 min. en boucle.
Atalante, 2004, film super 16 mm gonflé en 35 mm, couleurs et son, 16/9e, 4 min 33 s.


Muriel Toulemonde est née en 1970 à Lille, vit et travaille à Arles.
En photographie ou vidéo, son travail s’interroge sur l’omniprésence de la notion de perfection du corps, de performance physique et de dépassement des limites « naturelles » de la vie. Du pouvoir de la science et de la technologie dans le dépassement de ces limites. De la vanité de telles tentatives. De l’impossibilité de ces issues.
« Mon intérêt s’est porté très tôt sur l’homme dans sa condition physique, en miroir de sa condition humaine. Dans cette perspective, les espaces dédiés au soin et au sport ont été mes postes d’observation privilégiés. J’ai filmé les trajectoires des athlètes comme des segments tracés dans le flux de leur existence. Je cherchais dans le mouvement des corps une forme de grâce et d’apesanteur par laquelle il serait possible de capter ce qui s’échappe, de retenir quelque chose de la perte… Ce sont souvent de telles situations que j’ai cherchées à mettre en place pour filmer les athlètes à l’entraînement : définir un espace scénique, une boîte, un écrin, qui s’apparente d’avantage à un réceptacle qu’à un décor, pour mettre en valeur la trajectoire et la gestuelle du corps. Tout comme le corps liquide étudié dans le bassin à houle, les athlètes ou les chevaux devant ma caméra étaient des corps sans lieu, des corps abstraits. » Muriel Toulemonde.
Source : site du Lab 71, à l'adresse : http://www.lab71.fr/uploads/media/dossier-de-presse-lab71-exposition-transformation.pdf (consulté le 3/05/2016)


À propos des oeuvres Fabeltier et Atalante

Fabeltier : (« Fabeltier » en allemand signifie « animal fabuleux »). Il s'agit d'un plan fixe sur un cheval piétinant un torrent, dans un habitacle de rééducation pour membres brisés. L’animal n’est vu que par le dos de sa robe grise, le bruit des sabots dans l’eau et le roulement des muscles de son fessier donnent à l’ensemble un rythme chevaleresque que contraint l’espace minuscule dans lequel se situe la scène. Face à ce spectacle, l’observateur est gêné mais retenu par un trouble qui n’a rien de sadique, car ce qui plaît n’est pas tant la vacuité du mouvement perpétuel, incompréhensible et forcé du cheval, que l’ondulation de sa peau accordée à l’eau qui coule. »
Source : site de la revue Oeuvres :
http://oeuvres-revue.net/2012/01/02/betes-off-conciergerie (consulté le 3/05 2016)


Atalante : Atalante, à la rapide foulée, est cette héroïne de la mythologie grecque qui s’engagea à prendre pour époux l’heureux qui la vaincrait à la course. Muriel Toulemonde revisite ce mythe en filmant, sur un haut plateau grec, une jeune athlète à l’entraînement au sprint. À son dos, cette dernière a accroché un parachute, ce qui ralentit sa course et multiplie ses efforts. L’artiste tente ainsi d'aborder la course dans sa dimension spirituelle et l’entraînement sportif comme un récit intime et solitaire de l’effort.
Source : http://acces-s.org/agenda/156/synthetique-plaisir-bus-tour et http://festivaldanceonthebeach.blogspot.fr/2011/05/projection-videoart-dance-on-beach.html (consultés le 3/05 2016)

Dans Fabeltier et Atalante, temps et mouvement sont fondamentalement incarnés par la figure, que celle-ci soit humaine ou animale. Le médium vidéo permet de fixer la trajectoire du corps mis à l’épreuve d’une gestuelle plus ou moins contraignante, puis d’isoler et diluer cette performance physique dans une temporalité singulière, détachée du cours inexorable des choses.
Source : http://rencontres-arles-photo.tv/artiste/toulemonde-muriel/#muriel-toulemonde-le-monde-fluide-des-formes (consulté le 3/05/2016)

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